“Se soucier du bien-être des employés dans les grosses entreprises ? C’est du well-being washing !”
Cette phrase m’a été dite récemment lors d’un échange avec des DRH.. Et elle résume très bien une dérive : afficher une culture “bienveillante”… sans réelle transformation.
Qu’est-ce que le well-being washing ? Le well-being washing désigne la tendance de certaines entreprises à afficher une image soucieuse du bien-être de leurs équipes, alors que, dans les faits, elles n’accordent que peu d’attention aux conditions réelles de travail. Elles valorisent une façade « bienveillante » qui ne reflète pas la réalité interne, parfois marquée par des pratiques managériales nocives ou par l’absence de mesures concrètes en faveur de la qualité de vie au travail.
La charge mentale est énorme, les managers sont sous pression, les équipes s’épuisent, et les “initiatives bien-être” deviennent des pansements sur une jambe de bois.
Alors… comment on en est arrivé là ? Et surtout : comment on en sort ?
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“Les entreprises ont un objectif : faire de l’argent !”
Oui, évidemment.
Une entreprise doit être rentable.
Mais aujourd’hui, un seul paramètre a changé : les besoins des salariés ne sont plus les mêmes.
Avant, on restait longtemps dans la même boîte.
Aujourd’hui, on part dès que l’environnement devient toxique.
Avant, vie personnelle et vie professionnelle ne se mélangeaient pas.
Aujourd’hui, tout est imbriqué : charge mentale, stress, organisation familiale, santé mentale, sens au travail.
Les collaborateurs ont besoin de :
- respect,
- d’une charge de travail réaliste,
- de la reconnaissance,
- d’un management qui sait écouter,
- d’un environnement stable.
Faire de l’argent ? Oui.
Faire de l’argent vite, en brûlant les équipes ? Non.
Car l’engagement collaborateur, ça ne s’achète pas. Ça se cultive. Ça prend du temps.
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"Aujourd’hui, la DRH se retrouve à prendre en charge des sujets qui ne relevaient pas de son rôle initial"
Et c’est vrai.
La DRH gère aujourd’hui :
- les conflits,
- les burn-out,
- la santé mentale,
- la charge de travail,
- le management émotionnel,
- les risques psycho-sociaux…
Ce qui signifie une chose : la culture d’entreprise a bougé, mais les pratiques managériales ne suivent pas toujours.
Souvenez vous : le manager est le point d’ancrage.
C’est lui qui incarne la culture réelle, qui renforme l'engagement collaborateur.
Pas que le service communication, ou le service RSE.
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Le vrai changement : lent, profond, et incarné
Est-ce que les initiatives bien-être sont inutiles ?
Absolument pas.
Ce sont des graines.
Une intervention externe, une formation, une séance de sport, un atelier santé…
Ça ne change pas une entreprise.
Mais ça fait bouger un collaborateur, un manager, une façon de voir, une première prise de conscience.
Et ce sont ces petites graines qui, mises bout à bout, font évoluer un collectif.
Le changement ne se décrète pas. Il se construit.
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Sortir du well-being washing : revenir au fondamental
Le bien-être au travail n’est pas un avantage gadget.
Ce n’est pas un bonus RH.
C’est une nécessité opérationnelle face aux besoins actuels !
Quand les salariés vont bien :
- Ils se concentrent mieux.
- Ils gèrent mieux leurs émotions.
- Ils collaborent mieux.
- Ils restent plus longtemps.
- Ils deviennent des ambassadeurs naturels.
Autrement dit :
Prendre soin des gens, c’est prendre soin de la performance.
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Vers une hygiène de vie au travail plus authentique
Ce que je défends, article après article, intervention après intervention, c’est simple :
Le travail ne devrait pas épuiser.
Le travail devrait permettre de s’accomplir.
Si les entreprises veulent être performantes durablement, elles doivent arrêter les artifices et investir sur l’essentiel :
l’humain… réellement.
Une culture ne change pas parce qu’on la communique.
Elle change parce qu’on la pratique.
Ecrit par Hélène Le Bert, Formatrice et consultante en hygiène de vie au travail et à la maison